ASIA NOW: une 7ème édition un peu plus à l’Ouest

Trevor Yeung, Night Mushroom Colon (6), 2018, Courtesy the artist and Galerie Allen, Paris
Trevor Yeung, Night Mushroom Colon (6), 2018, Courtesy the artist and Galerie Allen, Paris

En 7 ans, la foire Asia Now s’est faite une place dans le programme serré des collectionneurs, pendant la semaine parisienne de l’art. Porté par sa directrice, Alexandra Fain, l’événement est devenu un rendez-vous d’amateurs assoiffés de nouveauté, une porte ouverte sur la création asiatique la plus contemporaine. Pendant que la FIAC couronne les artistes les plus établis, Asia Now défriche des territoires méconnus en France : en plus d’une programmation de galeries de tous calibres, partageant leur ouverture sur l’Asie, le salon met chaque année l’accent sur un pays ou une région spécifique. Alors que la sixième édition mettait l’Inde à l’honneur, la septième se déporte encore plus vers l’Ouest avec un focus sur l’Iran.

Signe des temps, la foire se met opportunément au diapason de l’écologie avec un sous-titre emprunté à l’anthropologue Anna L. Tsing : The Art of Living on a Damaged Planet (« les Arts de vivre sur une planète endommagée »). À cette occasion, la curatrice Kathy Alliou, directrice du département des œuvres des Beaux-Arts de Paris, propose une exposition autour du matsutaké, champignon prisé au Japon, symbole de la vie en milieu hostile. Un parcours pensé « comme une cueillette » invite les spectateurs à se pencher près du sol pour découvrir, sur des « îlots » scénographiques, les travaux d’artistes aux origines et influences hybrides.

Cette année, l’Iran fait une entrée remarquée dans la programmation d’Asia Now. La « plateforme iranienne » met en avant plusieurs galeries de Téhéran présentant des artistes du pays, sous le commissariat d’exposition de Tatiana Gecmen Waldeck et Anahita Vessier. On découvre à cette occasion l’orientation introspective de la jeune génération d’artistes, délaissant les sujets géopolitiques pour se rapprocher de leur proche intimité. C’est le cas par exemple des vidéos d’artistes iraniennes présentées dans un programme proposé par Odile Burluraux.

Timur Si Qin, Prayer to Four Winds, 2021, video de 2min, courtesy l'artiste et Magician Space.
Timur Si Qin, Prayer to Four Winds, 2021, video de 2min, courtesy l’artiste et Magician Space.

Autre moment fort de la foire, Nicolas Bourriaud nous propose une exposition à la curation structurée autour de la pensée taoïste, résumée dans le caractère shun 顺, qui peut signifier « suivre le cours des choses ». Suivant la pensée du philosophe François Jullien, le curateur oppose ainsi la maîtrise occidentale des éléments à l’adaptation chinoise aux transformations, transmise par Lao-Tseu puis Zhuangzi. C’est ce cadre conceptuel qui unit les sept artistes d’Asie de l’Est présentés par Nicolas Bourriaud.

Hors les murs au Musée Guimet

Cette année, le salon Asia Now renouvelle sa collaboration avec le Musée Guimet (Mnaag) qui propose une exposition autour de la création contemporaine vietnamienne. Une installation in situ de Thu-Van Tran est présentée sous le commissariat d’exposition de Kathy Alliou et les œuvres de Huong Dodinh sont exposées sous la curation de Hervé Mikaeloff.

Infos pratiques:

ASIA NOW
9 Avenue Hoche, 75008 Paris
Ouverture au public du 22 au 24 octobre
de 11h à 20h

L’Asie Maintenant
hors les murs au Musée Guimet
du 20 octobre au 13 décembre
Espace principal: 6 place d’Iéna, 75116 Paris
Hôtel d’Heidelbach: 19 avenue d’Iéna, 75116 Paris