Grégoire Terrier: aperçu sonore

Et si on débranchait la radio, si on arrêtait d’écouter le mainstream sonore qui abîme frénétiquement  nos tympans ? Si l’on se mettait à écouter vraiment ? C’est ce que font les designers sonores au quotidien.

Pas ceux qui calent trois accords de guitare sur une réclame en mal de greenwashing, non. Les vrais explorateurs du son, ceux qui comme Grégoire Terrier arpentent les rues pour capter les bruits environnants. Ce compositeur, musicien, synchroniseur (bref, couteau-suisse du son) s’intéresse aux rythmes des villes qu’il enregistre et remixe dans des compositions baudelairiennes. Voyez comment Terrier et ses acolytes s’y prennent réaliser le portrait de la ville de Calais :

Capter le son, et après ? C’est tout le travail de composition et de mixage qui vient ensuite. Le maestro Grégoire Terrier sait s’adapter à des fictions sans les couvrir. L’exercice est réussi dans  « Little Black Fish », projet de film dont voici la bande-annonce :

French touch ?

Son talent polyvalent  (du rock à la Bossa-Nova, il tente tout) et sa curiosité expérimentale (électro et musique concrète, il ose tout aussi) nous fait penser à François de Roubaix, ce génie à la carrière fulgurante. Rappelez-vous, il a composé pour les grands classiques du cinéma français. La BO du Samouraï, des Aventuriers, des Grandes Gueules, c’était lui ! Pour ceux qui ne connaissent pas:

Et c’est parce qu’il a laissé sa marque dans l’imaginaires de musiciens d’aujourd’hui , de Gonzales à Carl Craig, qu’on hésite pas à en faire le père de la French Touch. Et c’est bien à l’un de ces vieux films auquel on pense quand on écoute cet extrait so eighties de Terrier :

“Anti-french touch” ?

Oui mais attention, avec Grégoire Terrier comme avec François de Roubaix on est loin de cette pop frenchy édulcorée à la David Getta . Donc le mot exact serait « anti-french touch » : sous ce vocable inventé par Tsugi à l’occasion d’un article sur les nouveaux DJs  français, le magazine rassemble la jeune garde électro et pop.  Voici par exemple « The Iceland Sound », un titre Superpoze. Comme un air de printemps. Enjoy:

Samuel Landée