Que la lumière soit !

Primary, 2014, Flynn Talbot. courtesy flynntalbot.com
Enfin, elle est arrivée. Elle nous réveille, et redonne l’énergie qui nous manquait. Suffisamment pour aller voir une ou deux expos. Nous vous avons déniché deux lieux méconnus en région parisienne. Au programme, de l’art contemporain avec pour thème, la lumière justement.

Tout d’abord, sortie au cœur de Paris, dans le 2ème, où se trouve un centre d’art privé au nom curieux. L’éléphant Paname, voilà comment s’appelle cet espace dédié à la danse et aux arts plastiques. “Un animal libre et sauvage”, volumineux, certes (1 000 m2), mais bien proportionné: moitié studios de danse, moitié galeries d’exposition. Le tout dans un cadre prestigieux, celui d’un hôtel particulier du Second Empire. On regrette cependant que le lien entre les deux disciplines ne soit pas mieux exploité. Mais des projets hybrides “sont dans les tiroirs” nous assure Laurent Fiat le co-fondateur du centre.

Le magnifique dôme lumineux de chez Eléphant Paname, réalisé par l'Atelier Audibert
Le magnifique dôme lumineux de chez Eléphant Paname, réalisé par l’Atelier Audibert

En attendant, allons voir leur exposition “Lumières -The Play of Brilliants“. Mêlant art, design scénographie, la présentation a de quoi séduire. D’autant plus que les artistes exposés sont peu connus dans l’hexagone (à part DGT Architects). C’est donc l’occasion de découvrir des talents émergents, comme le nantais Laurent Fort ou l’australien Flynn Talbot. l’exposition est immersive, et investit des technologies lumineuses de demain: “on n’est plus dans le néon” confirme Laurent Fiat.

Primary, 2014, Flynn Talbot. photo: flynntalbot.com
Primary, 2014, Flynn Talbot. courtesy flynntalbot.com

Autre lieu, autre ambiance. Après les appartements parisiens feutrés, allons voir une maréchalerie versaillaise: ce lieu où l’on ferrait autrefois les chevaux est devenu une école d’architecture, doublé d’un centre d’art. Ici, l’espace est ouvert par de grandes cours devant des bâtiments imposants. Les artistes invités doivent s’y adapter en travaillant in situ.

Vue sur la cour de la Maréchalerie. courtesy lamarechalerie.versailles.archi.fr
Vue sur la cour de la Maréchalerie. photo: lamarechalerie.versailles.archi.fr

La Maréchalerie à notamment invité Tadashi Kawamata à greffer une immense structure de bois sur l’architecture classique de François Mansart. L’artiste était mondialement connu pour ses protubérances fixées aux bâtiments les plus institutionnels. C’est donc pour son rapport tout particulier à l’architecture que la Maréchalerie à fait appel à lui. parmi les autres projets, Felice Varini avait dessiné des cercles sur la façade pour créer un effet d’optique sur le volume du bâtiment.

Si l’exposition actuelle de Pascal Broccolichi s’appelle Seconde-lumière, il ne faut pas s’y tromper. C’est bien sur le concept de son que l’artiste travaille. Certes, “Espace résonné”, des sphères de verre, présentent des jeux de reflets et de transparence, mais il s’agit d’amplificateurs sonores qui diffusent un son en boucle (l'”harmonique infini”, c’est le terme savant). Une autre oeuvre, “Hyperprisme 4” semble être un mur troué de halos noirs qui absorbent la luminosité. Mais c’est en fait un mur d’enceintes, qui diffuse des enregistrements d’ondes normalement imperceptibles. bref, l’artiste semble travailler à la fois les vibrations lumineuses et sonores.

Samuel Landée